SOUVENIRS
DE CINÉMA
Danièle
Piette
Bruxelles - Brussel
(Belgique - België)
MA
COLLABORATION AU « CUIRASSÉ CINÉPHILE »
Mon expérience du cinéma date de l'époque d'avant la télévision.
Il y avait alors
énormément de petites salles de
quartier; on y allait à pied; il ne fallait
pas aller au centre ville et les grands complexes multi-salles
n'existaient pas.
Cinéma "Agora" - Rue Marché aux Herbes - Bruxelles
Cinéma "L'American". Rue du Pont Neuf. Bruxelles
Film: "Ah!, les belles Bacchantes" (1954). Jean Louvignac.
Avec Louis de Funès et Robert Dhéry
Cela ne coûtait pas
cher, c'était accessible à tout le monde (c'était plutôt la
distraction des pauvres)
Et de plus on avait
droit à deux films long métrages coupés par un entracte; les
séances étaient permanentes: on entrait quand on voulait, on
prenait le film en marche et à la fin on pouvait rester pour voir le
début!
Cinéma "Cineac Centre" Boulevard Anspach. Bruxelles
Programme des salles. Cinéma "Cineac Centre" Boulevard Anspach. Bruxelles
Film: "En cas de malheur" (1958). Claude Autant-Lara;
Cinéma "Cineac Nord" Boulevard Adolphe Max. Bruxelles
Film: "Montparnasse 19" (1958). Jacques Becker.
Cinéma "Eldorado". Place de Brouckère. Bruxelles
Film: "Le retour des sept" ("The return of the Seven") (1966). Burt Kennedy.
Avec Yul Brynner
Film: "Le retour des sept" ("The return of the Seven") (1966). Burt Kennedy.
Avec Yul Brynner
Cinéma "Eldorado". Place de Brouckère. Bruxelles
Il y avait de l'ambiance dans la salle : les gens réagissaient; on n'entendait pas comme aujourd'hui des 'chut...'.
La
qualité de l'image et de la projection importait moins que
l'histoire et les vedettes.
Petite fille, j'avais la
chance, quand j'allais chez ma grand mère, d'avoir une salle
de cinéma juste en face: il n'y avait qu'à traverser la rue.
Je
ne me souviens pas vraiment de tous les films que j'y ai vus.
Mon
plus beau et plus ancien souvenir fut le film «Ben
Hur» (enfants non admis) que j'ai
été voir avec mon papa alors que je n'avais pas encore l'âge
autorisé (à quelques mois près) mais j'ai pu entrer car mon
père a dit qu'il jugeait que j'étais capable de voir ce film et
lui tenait beaucoup à ce que je le voie. L'autorité
parentale a joué en ma faveur: c'est comme ma petite madeleine
de Proust: aujourd'hui,dès
qu'il repasse à la télévision je le regarde et même si je connais
l'histoire par coeur, j'attends chaque scène importante avec
fébrilité.
Affiche belge du film "Ben-Hur" de William Wyler (1959)
Charlton Heston dans "Ben-Hur" de William Wyler (1959)
Je n'arrive pas à
décrire les conséquences de l'influence du
cinéma en Belgique mais les Belges ont toujours aimé
le cinéma; le cinéma belge est connu aujourd'hui au niveau
international (beaucoup de films reçoivent des prix qu'ils
soient en français ou en néerlandais et nos acteurs
travaillent beaucoup à l'étranger où ils sont très appréciés –
heureusement car le pays est petit)
Depuis trois ans,comme
les Oscars aux Etats Unis ou les Césars en
France,nous avons nos récompenses belges les
Magritte.
Mais
cela est possible car le secteur est soutenu financièrement par les
politiciens.
Une petite remarque
pour conclure: au tout début de la télévision, comme
seulement quelques personnes pouvaient se permettre d'acheter un
poste, il n'était pas rare que les voisins
soient invités à venir regarder les émissions phares; ainsi
le lien social était sauvegardé.
Quand
les prix ont baissé,chacun a eu son téléviseur et chacun est resté
chez soi.
Profitez
bien de votre prochain film.
Danièle Piette
Bruxelles
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